11novembre, pour que cesse l’Amnésie
Le 11 novembre 1918, les armes et les canons se taisaient en Europe. C’était la fin de ce que l’on a appelé la Grande Guerre, c’était la fin de la Première Guerre Mondiale. C’était l’acte ultime de l’épopée de ceux qui se sont fait appeler les «Poilus», ces hommes, jeunes pour la plupart, qui ont tout fait pour stopper l’avance de l’armée du IIèm Reich du Kaiser Guillaume II. Parmi ces hommes, il y avait tous ces anonymes, à la fois, tellement éloignés et tellement proches de nous. Ces hommes, venus de ces trois départements français d’Afrique du Nord qui allaient devenir l’Algérie indépendante en 1962, étaient les fameux tirailleurs et les spahis qui ont forgé une partie de la légende de l’armée coloniale. En 2011, peu d’entre nous savent que ces compatriotes ont œuvré, en partie, à contrecarrer les forces dites ennemies, en servant parfois de «chair à canon». Beaucoup y ont laissé leur vie, beaucoup ont été enterrés dans cette terre pour laquelle, sans le savoir, parfois, ils combattaient. Visibles sont leurs tombes dans les différents carrés musulmans des cimetières et autres mémoriaux situés, pour beaucoup, du côté de la Marne, dans le nord-est de la France. Cependant, il a fallu attendre la visite d’État du président Abdelaziz Bouteflika, en 2000, pour que l’Algérie officielle se souvienne de ces soldats oubliés. Depuis, plus rien. Beaucoup d’Algériennes et d’Algériens ont un parent, un aïeul qui a traversé la Méditerranée à l’époque. Peu le savent réellement. D’où cette nécessité absolue d’un autre devoir de mémoire. D’où cette idée que, sans ces «Turcos*», le destin de la France eût été autre.
Un hommage appuyé doit leur être rendu presque un siècle après cette «boucherie» humaine que beaucoup considéraient comme la «der des der*», un hommage qui soit rendu des deux côté de la mer, mais plus particulièrement, ici, en Algérie, puisque ces hommes étaient avant tout des Algériens, envoyés au front loin des leurs. Historiquement parlant, ils restent trop méconnus, ils restent trop marginalisés, y compris depuis la sortie du film de Bouchareb, Indigènes, qui, lui, traitait des soldats nord-africains, durant la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945). Là, devrait commencer un immense travail pour les historiens qui se doivent de rendre cette dignité à ces enfants de notre pays, qui sont partis, parfois contre leur gré, sans, pour beaucoup d’entre eux, ne plus jamais revenir. Il est urgent de répertorier tous les noms de ces hommes qui sont devenus soldats et officiers de l’armée française, et dont certains rescapés ont pu accéder à cette fameuse citoyenneté, passant ainsi du statut de «sujets français» à celui de «citoyens français de plein droit» en vertu d’une loi votée en 1919. Il faut se mettre à l’ouvrage, pour ne pas oublier, pour que nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants sachent que, dans cette armée française, parmi ces «morts pour la France», il y avait des milliers d’Algériens, inconnus des manuels d’histoire. Ainsi, ce 11 novembre 2011 ne sera pas une vaine date.
Noel Boussaha « El Watan » le 10-Nov-2011
* « Turcos » : nom familier des tirailleurs indigènes et en particulier des tirailleurs algériens.
*«Der des der» : la dernière des guerres.
- A qui rend-t-on hommage dans ce texte ?
- Relevez les dates données dans le texte, puis indiquez les événements qui leur correspondent :
| Dates | Faits |
|---|---|
|
|
- Donnez deux mots ou expressions qui renvoient à « amnésie ».
- Trouvez dans le texte un antonyme (contraire) de « amnésie ».
- Pourquoi les Algériens ont-ils accepté de participer à une guerre qui ne les concernait pas?
- « Ces hommes venus de ces trois départements français d’Afrique du nord », Relevez du texte quatre substituts lexicaux qui renvoient au mot souligné.
- Où sont enterrés les combattants morts à la guerre?
- « … en servant parfois de «chair à canon » » L’expression soulignée signifie que ces combattants étaient :
- En première ligne.
- En seconde ligne.
- En dernière ligne.
Relevez la bonne réponse
- « …peu d’entre nous savent que ces compatriotes ont œuvré »
« …..ils combattaient »
«…qui, lui, traitait des soldats nord-africains »
A qui renvoient les pronoms soulignés dans les phrases ci-dessus.
- « Une vaine date », le mot souligné signifie :
- Particulière.
- Inutile. .
- Glorieuse.
Relevez la réponse juste.
- « Là, devrait commencer un immense travail pour les historiens. »
a) De quels historiens s’agit-il ?
b) Quelle sera leur mission ?
c) Pourquoi devront-ils accomplir cette mission ?
- Quelle est la visée communicative de l’auteur ?
- L’auteur est-il objectif ou subjectif dans le texte? Justifiez votre réponse en relevant quatre éléments qui le montrent.
- Donnez un autre titre au texte.
Traitez l’un des deux sujets.
Sujet 01 : Vous décidez d’informer vos camarades d’un autre lycée du contenu de ce texte à travers le journal du lycée. Faites le compte rendu objectif du texte.
Sujet 02 : Voici un ensemble de faits. Ces indications vous sont données dans le désordre et sous forme de points.
Organisez ces informations dans la phrase et réécrivez un texte cohérent (de 10 lignes) pour le lire à vos camarades.
- « A l’OAS, accomplissement avec scrupuleuse des tâches assignées aux engagés par conviction et avec l’ambition ou espoir de jouer quelque jour un rôle politique par d’autres », Le Monde, 15 novembre 1961.
- Des militaires, des Français d'Algérie qui ne peuvent accepter l'indépendance.
- Estimation de plus de 1500 personnes dans cette organisation.
- Entre avril 61 et la mi-juin 62, de près de 800 attentats rien qu'à Paris.
- Février 1961, naissance de l’organisation de l'armée secrète (OAS).
- Titre : espoir déçu? Le Monde, 15 novembre 1961.
- Soutien unanime des pieds‑noirs, de l'OAS.
- L’OAS, l'OAS se présente comme un dernier espoir Pour la grande majorité des Européens d'Algérie.
- Dans ce texte, on rend hommage aux combattants algériens morts durant la 1ere guerre mondiale. (0.5 pt)
- Les dates données dans le texte avec les événements qui leur correspondent : (1 pt)
| Dates | Faits |
|---|---|
|
|
- Deux mots ou expressions qui renvoient à « amnésie »= oubli, perte de mémoire. (1 pt)
- Un antonyme (contraire) de « amnésie » : mémoire, se souvienne, mémoriaux. (0.5 pt)
- Les Algériens ont accepté de participer à une guerre qui ne les concernait pas parce qu’on leur a promis l’indépendance en contre partie. (0.5 pt)
- « Ces hommes venus de ces trois départements français d’Afrique du nord ». Les quatre substituts lexicaux qui renvoient au mot souligné : Poilus, anonymes, tirailleurs, spahis, compatriotes, soldats oubliés, Turcos, ces enfants de notre pays. (0.5 pt)
- Les combattants morts à la guerre sont enterrés dans les différents carrés musulmans des cimetières et autres mémoriaux situés, pour beaucoup, du côté de la Marne, dans le nord-est de la France. (0.5 pt)
- « … en servant parfois de «chair à canon » », L’expression soulignée signifie que ces combattants étaient :
- En première ligne. (0.5 pt)
- (1.5 pts)
« …peu d’entre nous savent que ces compatriotes ont œuvré » = Auteur, lecteurs, les Algériens.
« …..ils combattaient » = Les hommes, les Algériens, les poilus.
«…qui, lui, traitait des soldats nord-africains » = Le film de Bouchareb.
- « Une vaine date », le mot souligné signifie :
- Inutile. (0.5 pt)
- Là, devrait commencer un immense travail pour les historiens ». (1.5 pts)
a) Il s’agit des historiens algériens.
b) Leur mission est de répertorier les noms de ces martyrs.
c) Ils doivent accomplir cette mission pour que cesse l’amnésie, pour leur rendre hommage.
- La visée communicative de l’auteur est informative (il nous présente ces hommes oubliés) et incitative (il demande aux Algériens de leur rendre hommage et de ne pas les oublier). (1 pt)
- L’auteur est subjectif dans le texte (1.5 pts)
- Quatre éléments qui le montrent : acte ultime, « poilus », tellement, nous, fameux, la légende, « chair à canon », officielle, absolue, « turcos », « boucherie », particulièrement, historiquement, marginalisés, immense, notre, fameuse, « morts pour la France », vaine.
- Un autre titre au texte : Devoir de mémoire. (1 pt)
Sujet 02 : réorganisation des phrases et du texte
L’organisation de l'armée secrète (OAS) est née en février 1961. Qui rassemble‑t‑elle? Des militaires, des Français d'Algérie qui ne peuvent accepter l'indépendance. On estime que plus de 1500 personnes firent partie, plus ou moins activement, de cette organisation. Quant aux pieds noirs, ils se déclarèrent presque tous en faveur de l'OAS. Calcul politique, espoir déçu? Comme on a pu le lire dans Le Monde du 15 novembre 1961, «certains engagés par conviction, accomplissent scrupuleusement les tâches qui leur ont été assignées; d'autres venus à l'OAS par ambition ou intérêt, espèrent jouer quelque jour un rôle politique (...)». Pour la grande majorité des Européens d'Algérie, l'OAS se présente comme un dernier espoir. Elle sera tenue responsable, entre avril 61 et la mi-juin 62, de près de 800 attentats rien qu'à Paris.
قم بالدخول للإطلاع على المزيد من المحتوى
لتتمكن من الوصول إلى جميع الدروس والتمارين والمسابقات والفيديوهات وتصفح الموقع براحة قم بالدخول أو بتسجيل حساب مجانا.
