iMadrassa

Séquence 2 : Produire un récit de vie : l’autobiographie

I Lecture et compréhension du texte

      Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m’a donné son lait ? Je ne sais rien. Je ne me rappelle pas une caresse du temps où j’étais petit : je n’ai pas été dorloté, tapoté, baisoté ; j’ai été beaucoup fouetté.

 

      Ma mère dit qu’il ne faut pas gâter les enfants, et elle me fouette tout le temps. Un jour, Mademoiselle Balandreau, notre voisine, m’a vu ; mon derrière lui a fait pitié. Elle voulait d’abord le montrer à tout le monde ; puis elle a pensé que ce n’était pas un moyen de me sauver, et elle a inventé autre chose. Lorsqu’elle entend ma mère me dire : « Je vais te fouetter ! » Elle intervient et lui dit : « Ne vous donnez pas la peine, je vais le faire pour vous. »

 

      Alors, elle m’emmène ; mais au lieu de me fouetter, elle frappe dans ses mains ; moi, je crie. Ma mère, le soir, remercie sa remplaçante.

 

      Mon premier souvenir date donc d’une fessée. Mon second est plein d’étonnement et de larmes.

 

      Un soir, mon père me taille avec un couteau un chariot avec des languettes de bois. J’attends tout ému et les yeux grands ouverts, quand mon père pousse un cri et lève sa main pleine de sang. Je deviens pâle, j’avance vers lui ; ma mère me donne un coup violent, l’écume aux lèvres : « C’est ta faute si ton père s’est fait mal ! »

 

      Je crie, je demande grâce, et j’appelle mon père. Je sanglote, j’étouffe ; ma mère reparaît et me pousse dans le cabinet où je me couche, [et où j’ai peur tous les soirs.]

 

Jules Vallès, L’Enfant, 1878

 

Qui sont les personnages du texte ?

Le narrateur, son père, sa mère et Mademoiselle Balandreau.

  1. Observe les deux premières phrases du texte. De quel type de phrases sont-elles ?
  2. L’auteur a-t-il une réponse ? Justifie ta réponse à partir du texte.
  1. Les deux premières phrases du texte sont de type interrogatif.
  2. Non, l’auteur n’a pas de réponse puisqu’il dit « je ne sais rien ».

Mademoiselle Balandreau est complice d’un des personnages du texte. Lequel ?

Choisis la bonne réponse :

  • du père.
  • de la mère.
  • de l’enfant.
  • de l’enfant.

A quel mot est substitué le groupe nominal sa remplaçante 

Mademoiselle Balandreau.

Donne deux mots de la même famille que le mot enfant.

Enfantin, enfance.

Complète le tableau à partir du texte.

Mots se rapportant
à l’amour et à la tolérance à l’agressivité, à la violence
   

 

Mots se rapportant
à l’amour et à la tolérance à l’agressivité, à la violence
Caresse, dorloté, tapoté, baisoté, gâter. Fouetter, frappe, larmes, coup violent, l’écume aux lèvres, pousse.

A quel temps de conjugaison sont conjugués les verbes du texte ? Quelle valeur a-t-il dans la dernière proposition mise entre […] dans texte.

Les verbes du texte sont conjugués au présent de l’indicatif.

Il s’agit, dans cette proposition (mise entre […]) d’une action habituelle (qui se répète « tous les soirs »).

Classe dans le tableau ci-dessous les mots soulignés dans le texte.

Déterminants (précèdent un nom) Pronoms (remplacent un nom)
   

 

Déterminants (précèdent un nom) Pronoms (remplacent un nom)

Notre

mon

ses

sa

ma

ton

elle

lui

me

te

le

a) Qui est le personnage principal du texte ? Est-ce une fille ou un garçon ? Justifie ta réponse à partir d’un mot du dernier paragraphe.

b) Qui est le narrateur du texte ?

c) Qui est l’auteur du texte ?

d) A quelle personne est conduit le texte ?

e) Que fait l’auteur du texte ?

a) C’est un enfant. Il s’agit d’un garçon puisqu’il écrit  « J’attends tout ému »

b) C’est un enfant battu.

c) Jules Vallès

d) À la 1ère personne du singulier « Je ».

e) Il écrit une autobiographie.

Propose un titre (qui résumerait le texte).

L’enfant battu.

Une autobiographie est un récit que fait l’auteur de sa propre vie. C’est un récit où l’auteur, le narrateur et le personnage du récit ne font qu’un.

 

Les Mémoires (n.m.pl- avec majuscule) : forme particulière d’autobiographie dans lesquels l’auteur donne à son récit des dimensions historiques et témoigne sur une époque.

II Vocabulaire :

Le vocabulaire du souvenir, des sentiments et des émotions.

La famille du mot « enfant ».

1 Le vocabulaire pour exprimer les souvenirs.
  • Se souvenir, se rappeler, revoir des images passées, se revoir, se remémorer …
  • être très attaché à …  (lieu, objet, personne…)
  • s’accorder du temps et revoir avec précision …
  • se sentir comme emporté dans un passé lointain …
  • s’efforcer à reconstituer une période de sa vie …
  • évoquer son passé, ses souvenirs…
  • une image gravée en ma mémoire …
  • un souvenir ancré en moi ...     (ancrer : fixer solidement)
  • au plus profond de moi … que je ne saurai expliquer.

 

2 Le vocabulaire des sentiments et des émotions.
  • Sensation, émotion et sentiment sont des mots de sens proches.
  • La sensation est proche du mot sens, c’est donc un phénomène physique (une sensation du chaud, du froid, de la fatigue …)
  • L’émotion (la surprise, la joie, la peur …) désigne un bouleversement rapide de l’humeur, du comportement, dû à une bonne ou mauvaise nouvelle. C’est un phénomène passager.

EX : J’attends tout ému et les yeux grands ouverts.

  • Le sentiment (l’amour, la haine, la jalousie …) est un phénomène durable unissant sensation et émotion.

 

3 La famille du mot « enfant ».
  • Une famille de mots est un ensemble de mots tous formés sur le même radical (la base, la racine). Le radical est la partie du mot qui ne change pas d’écriture et qui est aussi porteur de sens.

 EX :  enfant, enfance, enfantillage, enfantin, enfanter, enfantement.

 

Quelle émotion reconnais-tu dans les phrases ci-dessous ?

  • L’enfant apeuré se cramponnait à la robe de sa maman.  
  • Elle était interloquée. Elle était incapable de parler.
  • L’enfant apeuré se cramponnait à la robe de sa maman.   (La crainte)
  • Elle était interloquée. Elle était incapable de parler. (La surprise)
III Grammaire
1 Le présent d’énonciation
  • Dans un récit autobiographique, l’auteur narrateur emploie le présent d’énonciation (une des valeurs du présent de l’indicatif).
  • Le présent d’énonciation indique le moment où l’auteur écrit sur sa vie passée, en rapportant des faits passés, vécus.

EX : Je me souviens encore de certaines choses qui m’amusent encore aujourd’hui.

  • Le passé simple (le temps du passé) est plus ou moins éloigné de la situation d’énonciation (le présent.)

EX : Je revois avec précision le jour où ma mère m’offrit ma première poupée ; elle parlait et marchait.

  • Les autres valeurs du présent :
  • Le présent de vérité générale  exprime un fait immuable (inchangé).
  • Le présent de narration raconte des faits passés pour les actualiser.
  • Le présent d’habitude pour des actions qui se répètent.
  • Le présent pour exprimer un fait à venir (futur proche).
  • Le présent pour exprimer un fait achevé - passé (passé récent).

 

2 Les déterminants possessifs et démonstratifs
  • Les déterminants  déterminent le genre (masculin, féminin) et le nombre (singulier, pluriel) des noms.
  • Les déterminants possessifs marquent l’appartenance. Ils mettent en relation le possesseur et l’élément possédé

Possesseur

Elément Possédé

Masculin  singulier  Féminin singulier Pluriel
1ère  pers. singulier mon ma mes
2ème pers. singulier ton ta tes
3ème pers. singulier son sa ses
1ère  pers. singulier notre notre nos
2ème pers. singulier votre votre vos
3ème pers. singulier leur leur leurs
  • Les déterminants démonstratifs servent à désigner quelque chose ou quelqu’un.


 

  Masculin Féminin
Singulier ce / cet (devant une voyelle) cette
Pluriel Ces

 

Indique entre parenthèses la valeur du présent dans chacune des phrases suivantes : 

 

  • Pendant des siècles, l’empereur de Chine règne sur Tibet. La dynastie des Han dure plus de quatre cent ans.
  • Ce soir, je prête à Léa mon livre de contes.
  • Un conte ne meurt jamais.
  •  Nous venons de finir le projet.
  • Le sujet peut être séparé du verbe.
  • Pendant des siècles, l’empereur de Chine règne sur Tibet. La dynastie des Han dure plus de quatre cent ans.  (Le présent de narration)
  • Ce soir, je prête à Léa mon livre de contes. (futur proche)
  • Un conte ne meurt jamais. (Le présent de vérité générale)
  •  Nous venons de finir le projet. (passé récent)
  • Le sujet peut être séparé du verbe. (Le présent de vérité générale)
IV Conjugaison
1 Les verbes « se souvenir / se rappeler » au présent

Ce sont des verbes pronominaux (précédés du pronom se ).

  • Se souvenir se conjugue comme le verbe venir, c’est un verbe du 3ème groupe.
  • Se rappeler se conjugue comme le verbe appeler, (un seul « l » avec nous et vous).
Se souvenir Se rappeler

Je me souviens

Tu te souviens

Il/elle/on se souvient

Nous nous souvenons

Vous vous souvenez

Ils/ elles se souviennent

Je me rappelle

Tu te rappelles

Il/elle/on se rappelle

Nous nous rappelons

Vous vous rappelez

Ils/ elles se rappellent

complète les vides par un des deux verbes en les conjuguant au présent de l’indicatif.

  • Je …… de notre voisine quand j’étais jeune, c’était une femme grande, forte qui parlait haut et fort.
  • Je …… surtout son tablier de cuisine qu’elle ne quittait jamais.
  • Etant petite elle, a vécu en France avec ses parents, mais elle …… à peine.  
  • Votre façon de parler …… celle de ma mère.
  • Ces beaux jouets …… mon enfance.
  • Je …… du soir où nous avions pris le bateau pour rentrer au pays.
  • On …… toujours de son premier jour de collège.
  • Je me souviens de notre voisine quand j’étais jeune, c’était une femme grande, forte qui parlait haut et fort.
  • Je me rappelle surtout son tablier de cuisine qu’elle ne quittait jamais.
  • Etant petite elle a vécu en France avec ses parents, mais elle s’en souvient à peine.  
  • Votre façon de parler me rappelle celle de ma mère.
  • Ces beaux jouets me rappellent mon enfance.
  • Je me souviens du soir où nous avions pris le bateau pour rentrer au pays.
  • On se souvient toujours de son premier jour de collège.
2 Le conditionnel présent
  • Au conditionnel présent, tous les verbes ont les mêmes terminaisons : rais, rais, rait, rions, riez, raient.
  • On emploie le conditionnel présent pour exprimer un fait soumis à une condition à l’imparfait de l’indicatif.
  • Les autres valeurs du conditionnel :
    • Un souhait :

      •  Ex : J’aimerais tant partir en vacances.

    • Une demande polie :

      • Ex : Pourriez-vous m’aider ?

    • Une supposition : 

      • Ex : Il serait content de te revoir.

 

Conjugue les verbes au conditionnel présent.

  • Je …… (vouloir) vous remercier pour votre travail.
  • …… -tu (pouvoir) venir me chercher en voiture ?
  • Je …… (être) content(e) de t’offrir un beau cadeau.
  • Nous …… (vouloir) vous inviter à déjeuner.
  • Vous ne …… (devoir) pas laisser vos affaires dans votre voiture.

Conjugue les verbes au conditionnel présent.

  • Je voudrais vous remercier pour votre travail.
  • pourrais -tu  venir me chercher en voiture ?
  • Je serais  content(e) de t’offrir un beau cadeau.
  • Nous voudrions vous inviter à déjeuner.
  • Vous ne devriez pas laisser vos affaires dans votre voiture.
V Atelier d’écriture

Lorsque j’ai compris, à l’aide des signes, qu’hier était derrière moi, et demain devant moi,  j’ai fait un bond fantastique. Un progrès immense, que les entendants ont du mal à imaginer. J’étais Emmanuelle, j’existais, j’avais une définition, donc une existence.

Etre quelqu’un, comprendre que l’on est vivant. A partir de là, j’ai pu dire « JE ». Avant, je disais « ELLE » en parlant de moi. Je cherchais où j’étais dans ce monde, qui j’étais. Et je me suis trouvée. Je m’appelle  Emmanuelle Laborit.

 

Emmanuelle Laborit, Le Cri de la mouette

© Robert Lafont, 1993.

 

Réponds aux questions.

A quelle personne grammaticale est écrit le texte ?

Le texte est écrit à la première personne du singulier.

Qu’apprend-on sur le handicap d’E. Laborit ?

On apprend qu’elle est malentendante.

Emmanuelle Laborit, (née en 1972)

Née sourde et muette, elle n’a connu la langue des signes qu’à l’âge de sept ans. Son récit autobiographique, Le Cri de la mouette, écrit en 1994, retrace son enfance, son adolescence, et le début de sont parcours d’adulte autonome.

Faisons le point
C’est à partir du moment où elle a pu faire la différence entre « ELLE » et  « JE » qu’Emmanuelle Laborit a commencé à exister, à s’exprimer.

 

Pleurer sa mère, c’est pleurer son enfance. L’homme veut son enfance, veut la revoir, et s’il aime davantage sa mère à mesure qu’il avance en âge, c’est parce que sa mère, c’est son enfance. J’ai été enfant, je ne le suis plus et je n’en reviens pas.

 

Je me rappelle notre arrivée à Marseille. J’avais cinq ans. Mon père m’avait déposé, épouvanté et ahuri, car je ne savais pas un mot de français, dans une petite école. J’y restais toute la journée, tandis que mes parents essayaient de gagner leur vie. Parfois, ils devaient partir tôt le matin ; je découvrais le café au lait entouré de flanelles par ma mère qui avait trouvé le temps de me faire un petit dessin qui remplaçait son baiser et qui était posé contre la tasse. J’en revois de ces dessins : un petit bateau, une fourmi, un poussin…

 

Albert Cohen, Le Livre de ma mère, © Edition Gallimard, 1954.

Faisons le point
  • D’après  Albert Cohen, l’enfance est en étroite relation avec la mère.

 

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