iMadrassa

Séquence 1 : Résumer un récit historique

I Lecture et compréhension du texte

17 Octobre 1961 : « Je ne sais pas par quel miracle, je n’ai pas été jeté à la Seine ! »

 

  Parti manifester à Paris, Hocine Hakem fut pris au piège avec ses compagnons  au pont  de Neuilly, où les CRS matraquèrent, tuèrent et noyèrent les Algériens. Cinquante ans après, il nous livre son témoignage.

   « Le rendez-vous est donc donné à la place de l’Etoile. Les instructions du FLN sont claires : la manifestation doit revêtir un caractère pacifique. Il nous était strictement interdit de porter des armes, même des armes blanches, insiste Hocine. Il était impensable que nous soyons tenus pour responsables du moindre débordement. D’ailleurs, le FLN donne la consigne d’aller manifester en famille, avec femmes et enfants. Malheureusement, poursuit-il, les événements ont pris une tournure inattendue. La police a dressé des barrages partout autour de la capitale pour empêcher les manifestants de rejoindre le lieu du rendez-vous. Le groupe avec lequel j’étais parti a été bloqué au pont de Neuilly par un imposant cordon de CRS. Là, ils ont sévi de manière sauvage. C’était la terreur. Ils n’ont pas hésité à charger. Ils se sont occupés de nous avec des manches de pioche. Puis des coups de feu ont été tirés. Il y a eu des morts, je ne saurais pas dire combien, c’était une telle confusion … »

 « Après une heure d’échauffourées (nous nous sommes défendus comme nous pouvions, à mains nues), certains d’entre nous ont été brutalement chargés dans des fourgons. Nous avions vu des CRS pousser des hommes dans le fleuve. Je ne sais pas par quel miracle, j’ai échappé à cela, je n’ai pas été jeté dans la Seine. Ce n’est que quelques jours plus tard, après avoir été relâché, que j’ai su que des centaines d’Algériens avaient été assassinés ainsi. »

 

                              Rosa Moussaoui, Jeudi 18 Octobre, 2012, L’Humanité

 

Réponds aux questions

D’où est extrait ce texte ? Justifie ta réponse à partir du texte.

Ce texte est extrait d’un journal (L’Humanité du Jeudi 18 Octobre 2012).

A quel genre de récit appartient ce texte ?

Il s’agit d’un récit historique.

Comment est formé le titre ?

Le titre est formé d’une phrase donnée au discours direct (l’information essentielle), précédée d’une date (qui précise ce fait réel).

Comment appelle-t-on la partie écrite en bleu ? Quel rôle a-t-elle ?

Cette partie est appelée le chapeau. Il s’agit d’une introduction qui aide à la compréhension de la suite du texte.

  1. Qui est l’auteur du texte ?
  2. Qui est le narrateur ? Participe-t-il à l’événement ? Justifie ta réponse.
  1. L’auteur est Rosa Moussaoui.    
  2. Le narrateur est Hocine Hakem. Oui, il participe à l’événement puisque le texte est conduit à la 1ère personne du singulier (je).

Relève cinq (5) mots se rapportant au champ lexical de la violence.

Les mots qui renvoient à la violence : sauvage, terreur, matraquer, tuer, noyer, assassiner, arme, brutalement …

La manifestation s’est-elle déroulée dans les conditions prévues ? Justifie ta réponse en relevant une phrase dans le texte.

Non, la manifestation ne s’est pas déroulée dans les conditions prévues puisque le narrateur dit : « Malheureusement, les événements ont pris une tournure inattendue. »

  1. Donne un synonyme au mot souligné dans la première partie du texte.
  2. Emploie ce même mot dans une phrase personnelle. 
  1. Il nous confie son témoignage.   
  2. Le livre que je lis en ce moment est intéressant.

« Des centaines d’Algériens  avaient été assassinés. » Complète le tableau ci-dessous à partir du verbe de cette phrase.

Verbe à l’infinitif Nom d’action Nom d’agent
     

 

Verbe à l’infinitif Nom d’action Nom d’agent
assassiner l’assassinat l’assassin
II Vocabulaire
Les mots de la même famille
  • Une famille de mots est formée d’un ensemble de mots construits à partir d’un même radical (base, racine).
  • Le radical est porteur de sens (même idée sens dans une même famille).
  • Une famille de mots renferme généralement :
  • un mot de base  ex : histoire.    
  • des mots dérivés (par l’emploi des affixes)       
  1. un préfixe (placé avant le radical)     ex : préhistoire        
  2. un suffixe (placé après le radical)     ex : historique          
  • parfois de mots composés   ex : un arc en ciel, une machine à laver …

 

Dans chaque mot, mets le radical en couleur puis recopie le mot de base.

  1. Brûlant – brûlure – brûler – brûleur.   
  2. Nombreux – dénombrer – innombrable – nombre – surnombre.  
  1. Brûlant – brûlure – brûler – brûleur.    Brûler
  2. Nombreux – dénombrer – innombrable – nombre – surnombre.   Nombre
III Grammaire
L’expression du temps / Les connecteurs chronologiques
  • Les compléments de temps servent à situer les actions dans le temps. Ils répondent aux questions : quand ?    depuis quand ?   jusqu’à quand ? …

 

  • Les expressions de temps indiquent des précisions de nuance dans le temps :
  1. La date, un moment précis : le 20 janvier 2016… , la veille, hier, aujourd’hui ...
  2. La durée : durant, depuis, pendant, toute la journée …
  3. La fréquence, la répétition : parfois, toujours, souvent, à chaque fois, quelque fois…
  4. La chronologie (la succession) : d’abord, puis, ensuite, après, alors, enfin, finalement…

 

  • Dans une phrase complexe, l’expression du temps sert à exprimer :
  1. La simultanéité : quand les deux actions se déroulent en même temps.     

EX : Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.

  1. L’antériorité : quand l’action de la principale se déroule en premier lieu (1ère  action)

EX : Les souris dansent avant que le chat ne revienne.       

  1. La postériorité : quand l’action de la principale se déroule en second lieu (2ème action)

EX : Les souris se cachent dès que le chat est là.

 

  • Quelques subordonnants :
L’antériorité  La simultanéité  La postériorité 

avant que…

en attendant que… jusqu’à ce que …

+ mode subjonctif

quand…

lorsque …

au moment où...

pendant que…

alors que…

tandis que…

+ mode indicatif 

dès que…

après que…

depuis que…

une fois que…

aussitôt que…

sitôt que…

+ mode indicatif

 

Souligne les expressions de temps dans les phrases suivantes.

  • Les plus grandes inventions ont été réalisées au XXème siècle.
  • Les oiseaux se mettent à gazouiller dès que le jour se lève.
  • La pratique d’un sport, au quotidien, est indispensable.
  • De nos jours, il est plus aisé de communiquer grâce aux réseaux sociaux.
  • Le spectacle débutera aux environs de 20 heures.
  • Les plus célèbres œuvres de Dinet sont actuellement exposées au musée municipal.
  • Les plus grandes inventions ont été réalisées au XXème siècle.
  • Les oiseaux se mettent à gazouiller dès que le jour se lève.
  • La pratique d’un sport, au quotidien, est indispensable.
  • De nos jours, il est plus aisé de communiquer grâce aux réseaux sociaux.
  • Le spectacle débutera aux environs de 20 heures.
  • Les plus célèbres œuvres de Dinet sont actuellement exposées au musée municipal.
IV Conjugaison
Les temps du récit : imparfait – passé simple
  • Pour écrire un récit au passé, on emploie, ensemble, l’imparfait et le passé simple.

 

  • L’imparfait sert à décrire ou à présenter les circonstances, le cadre des événements.   

Exemple :   La journée était ensoleillée. (description) 

         Il nous était interdit de porter des armes. (circonstance)

         C’était la terreur. (événement)

 

  • Le passé simple sert à raconter les événements.     

Exemple : Les CRS matraquèrent, tuèrent et noyèrent les Algériens.

 

  • Les terminaisons de l’imparfait : ais, ais, ait, ions, iez, aient.

 

  • Ce tableau t’aidera à conjuguer le passé simple :

Infinitif

je tu il, elle, on nous vous ils, elles
  • Verbes en –er (y compris aller)
-ai -as -a -âmes -âtes -èrent
  • Verbes en –ir  (2ème et 3ème groupe.)
  • La plus part des verbes en -re
-is -is -it -îmes -îtes -irent
  • Verbes en –oir  

Sauf : asseoir – voir

  •  mourir, courir
  • 15 verbes en –re ( boire,  conclure, connaître, croire, croître, être, exclure, lire, moudre, paraître, plaire, repaître, résoudre, taire, vivre) 
-us -us -ut -ûmes -ûtes -urent
  • venir, tenir et leurs dérivés
-ins -ins -int -înmes -întes -inrent

 

Souligne les verbes du texte ci-dessous puis indique leur temps de conjugaison (imparfait ou passé simple).

 

       C’était le 20 juillet 1914 et il faisait très chaud. Le père et ses trois fils voulurent prendre un peu de repos en chemin et cherchèrent de l’ombre mais il n’y avait pas un arbre. Alors un paysan leur indiqua sur le coteau un « trou souffleur » d’où venait un air frais. Arrivés au trou, ils y plongèrent la main et sentirent le souffle de la montagne.         

 

Hans Baumann, Le Mystère des grottes oubliées. © Flammarion.

     C’était (imparfait) le 20 juillet 1914 et il faisait (imparfait)  très chaud. Le père et ses trois fils voulurent (passé simple) prendre un peu de repos en chemin et cherchèrent (passé simple) de l’ombre mais il n’y avait (imparfait)  pas un arbre. Alors un paysan leur indiqua (passé simple) sur le coteau un « trou souffleur » d’où venait (imparfait) un air frais. Arrivés au trou, ils y plongèrent (passé simple) la main et sentirent (passé simple) le souffle de la montagne.         

 

Hans Baumann, Le Mystère des grottes oubliées. © Flammarion.

V Orthographe
Les homophones lexicaux
  • Les homophones sont des mots qui se prononcent de la même façon mais dont l’orthographe (écriture) et le sens sont différents.   

Exemple : verre, vers, vert, ver et vair.

  •  Ils sont homographes si leurs écritures sont identiques (dans ce cas, ils sont polysémiques, de sens différents).   

Exemple : Le son de son violon est harmonieux.

 

Souligne les homophones dans les phrases suivantes.

  • Actuellement, je lis un livre qui livre des secrets sur les dessous de la guerre.
  • Sur les champs de bataille, les combattants reprennent tous en chœur le chant patriotique.
  • Le sort de la nation était entre les mains des combattants. L’enfant sort en claquant la porte.
  • Les combattants se sont livrés à une guerre sans merci ; ils ont nourri cette terre de leur sang.
  • Une guerre de mots avait précédé ce conflit qui a engendré de nombreux maux sociaux.
  • Actuellement, je lis un livre qui livre des secrets sur les dessous de la guerre.
  • Sur les champs de bataille, les combattants reprennent tous en chœur le chant patriotique.
  • Le sort de la nation était entre les mains des combattants. L’enfant sort en claquant la porte.
  • Les combattants se sont livrés à une guerre sans merci ; ils ont nourri cette terre de leur sang.
  • Une guerre de mots avait précédé ce conflit qui a engendré de nombreux maux sociaux.
VI Atelier d’écriture

Histoire d’éléphants

 

        En Afrique, dans certains parcs naturels, on a dû abattre les éléphants adultes devenus trop nombreux. Leurs petits ont été transportés dans une réserve de rhinocéros. Dès leur arrivée, ces éléphanteaux ont attaqué les rhinocéros. En grandissant, ils les ont même attaqués pour les tuer. De tels comportements, anormaux chez les éléphants, cessent quand on remet des éléphants adultes auprès des jeunes. Ils les éduquent : ils leur montrent où ils peuvent aller et ce qu’ils ne doivent pas faire.

Voici trois propositions, choisis le meilleur résumé au texte que tu viens de lire.

 

  1. Les jeunes éléphants aiment bien la bagarre et ils profitent de l’absence de leurs parents pour aller se battre avec les rhinocéros.
  2. Des éléphanteaux orphelins se sont montrés agressifs avec des rhinocéros. Mais ils ont retrouvé un comportement normal quand des éléphants adultes les ont éduqués.
  3. Les jeunes éléphants ne s’entendent pas avec les autres animaux. On le voit bien dans les parcs naturels. Mais les adultes réussissent à les éduquer.

2- Des éléphanteaux orphelins se sont montrés agressifs avec des rhinocéros. Mais ils ont retrouvé un comportement normal quand des éléphants adultes les ont éduqués.

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